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Violaine AVEROUS
39 ans
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Pourquoi courir en fractionné ?
 
Pourquoi courir en fractionné ?19-11-2017

Pourquoi courir en fractionné ?

 
Execllent article recueilli par coach Alain FERRANDO sur le site www.running-addict, et consacré au travail de course en fractionné :


Pourquoi courir en fractionné plutôt qu’en continu ?

Courir en fractionné est-il plus efficace que courir en continu ? J’ai reçu cette question il y a peu. Et la question est vraiment intéressante ! En compétition on court bien en continu, c’est ce qui est le plus efficace. Alors pourquoi à l’entraînement on devrait fractionner ses efforts ? Quelle est la différence entre l’entraînement fractionné et l’entraînement en continu ? Le culte qui est voué à l’entraînement fractionné est-il justifié ? Ne pourrait-on pas simplement s’entraîner en continu et avoir les mêmes résultats ?

Courir en fractionné n’est pas toujours indispensable !

Au final, on court tout de même la majeure partie de nos kilomètres en continu. Même les séances que l’on appelle fractionné sont courues en continu. On alterne simplement les allures rapides et les allures lentes pour la récupération. Dans tous les cas, pour entraîner l’endurance, on ne s’arrête jamais vraiment de courir. Mais est-ce que les périodes de récupération que l’on prend lorsque l’on court en fractionné sont indispensables ?

Imaginez une séance de tempo run (voir ici). Séance qui se court autour du seuil anaérobie, allure que l’on peut courir pendant environ 1h en allant au bout de ce qu’on peut donner. Une bonne séance de tempo run peut consister en 3×10’ avec 3’ de récupération ou… 30’ en continu ? Les deux sont faisables et font passer 30′ autour du seuil anaérobie. Mais si les deux sont “faisables”, il est plus facile de tenir 3×10′ que 30′. Physiquement la pause que l’on s’accorde entre les fractions est salvatrice. Mais elle l’est encore plus mentalement. Le cerveau fractionne aussi l’effort et pense à la prochaine pause qui se profile, la séance semble au final plus facile.

Toutes les allures ne sont pas tenables en continu

Si on regarde une séance de 5x1000m allure 5km comparé à un 5km couru en continu ? Ça se complique un peu ! Si dans l’absolu, faire 5km allure 5km, c’est faisable… Pas besoin de vous faire un dessin pour vous démontrer que la séance de 5x1000m sera moins difficile à réaliser ! Et pourtant la distance effectuée à allure 5km est exactement la même ! Et évidemment, plus l’allure s’accélère, plus ce raisonnement est vrai… J’ai volontairement choisi un séance où l’on est à la frontière du possible… Pour les allures plus rapides, il sera juste impossible de tenir la même distance totale en continu par rapport au fractionné.

Imaginez juste les séances de VMA courte : l’enchaînement de 200m sur piste avec récupération courte ou encore le célèbre 30 / 30. Ils sont courus autour de notre VMA, allure que l’on peut tenir environ 6′ en donnant son maximum. Et 6′ ça représente entre 1000 et 2000m selon votre niveau. Cela représente donc 5 à 10x200m… Volume que l’on dépasse en général largement sur ces séances sans pour autant avoir cette impression d’être allé au bout de sa vie comme sur un test VMA !

C’est le temps de travail total qui importe le plus !

L’important dans tout ça, ce n’est pas de se faire le plus mal possible et donc de courir en continu jusqu’à épuisement. Au contraire, on cherche à s’entraîner intelligemment et à trouver la formule qui permet de passer le plus de temps possible dans la zone de travail recherchée. Le 5x1000m pourrait aussi se transformer en 12x500m pour augmenter encore le temps d’effort. Avec ces séances on est capable de passer autant voire plus de temps à allure 5km que sur la course en elle-même.

Évidemment, si ce cas là fonctionne, ce n’est pas toujours aussi simple. Il faut tout de même garder un certain équilibre. L’effort doit aussi stresser suffisamment l’organisme pour être efficace. Sachant qu’il y a un temps de latence cardiaque au début de chaque fraction ou le système cardio-vasculaire revient progressivement au niveau de l’allure travaillée… il ne faudrait pas trop fractionner non plus ! Courir en fractionné sur 25x200m à allure 5km aurait par exemple un peu moins d’intérêt. Sur des 200m, le corps mettrait 100m à se remettre en mode 5km, réduisant à pas grand chose le temps de travail concret à allure spécifique.

Quelles fractions pour quel objectif ?

Quand on parle d’équilibre, il faut aussi penser au principe de progressivité, s’adapter à la forme du moment. Si je reprends l’exemple de mon 5x1000m, il y a deux manières de voir les choses. Quand on n’est pas en forme olympique, soit on réduit l’allure, soit on fait moins de volume (3x1000m ou 8x500m par exemple). L’idéal est un mixe des deux : un peu moins de volume à une allure réduite de quelques secondes par kilomètre. Au fur et à mesure que la forme monte et qu’une séance devient “facile”, on augmente très progressivement le volume de la séance / l’allure.

Au final, ce qu’il faut retenir, c’est que courir en fractionné permet d’en faire beaucoup plus qu’en s’entraînant en continu, tout en générant moins de fatigue. Le piège classique du fractionné c’est d’aller trop vite et de ne plus travailler les bonnes allures. En fractionnant l’effort, il est plus facile de le soutenir et la tentation d’accélérer le rythme est souvent très forte… Bien souvent, il vaut mieux faire plus de fractions que de les faire plus vite. Facile à dire, mais c’est comme pour l’endurance fondamentale, ça demande une grosse dose de rigueur pour s’y tenir… Surtout si on court en groupe ! Le groupe pousse à se dépasser… Sur certains types de séances c’est bon, pour d’autres, ça fait plus de mal que de bien !